Climat social qui commence dès l’école primaire où les insultes de toute sorte se distribuent de toute part et dont tout le monde considère comme normal. Initiation à la société. Rassembler des enfants qui n’ont pas appris le savoir-vivre, venus de toute sorte de milieux familiaux, dans des classes nombreuses, dans des écoles nombreuses, pendant de nombreuses années est une « normalité » et un passage obligatoire qui n’est pas amusant. Bienvenue dans le vivre-ensemble ! L’organisation scolaire est l’œuvre d’adultes censés avoir du sens, et approuvés par les parents (parfois résignés) qui y envoient leurs enfants. Ne dit-on pas que les enfants sont ce que nous avons de plus précieux ?

Les enfants n’ont pas demandé à venir au monde, se retrouvent devant le fait accompli qu’ils sont là, en vie, avec un puissant instinct de survie. On leur offre ce passage obligatoire qui durera des années. Pour un adolescent de 18 ans, il y aura passé presque toute sa vie. Cela lui donnera cette perspective imposante sur la vie.

Le système scolaire est organisé d’une façon qu’il crée dans ses lieux de la promiscuité et personne ne la dénonce en la nommant « promiscuité ». Certains tentent de dénoncer ce climat, mais le problème est démesuré. Tellement démesuré, que résignée, il est presque totalement accepté par la société. Socialement accepté. On le tolère. Le degré d’inconfort de cette promiscuité varie selon les individus et cela dure des années.

Même des enseignants font des dépressions nerveuses et d’autres démissionnent. Ce n’est pas peu dire. L’idée de faire de l’enseignement sa profession pourrait paraitre formidable. C’est un pensez-y-bien. Ces lieux où l’on fournit une instruction essentielle ont ce quelque chose de malsain, d’insalubre. Ils sont souvent un cirque pénible. Les enfants sont vulnérables, sans défense et influençables. Les enfants ont besoin d’être guidés dans la vie et non pas être coincés ensemble. L’hygiène mentale et l’hygiène sociale sont affectées. L’épanouissement est compromis. Bref, cette organisation, dont les ministres de l’Éducation qui se succèdent et qui sont assermentés en mettant la main sur la bible, est bête et vétuste. On y trie les enfants. Certains y tirent leur épingle du jeu. D’autres pas. Il en résulte notre société. Il en résulte notre humanité.

C’est la conduction vers l’individualisme et le durcissement du quant-à-soi de chacun.

Ce n’est la faute de personne en particulier, mais un peu celle de beaucoup, beaucoup de monde en même temps. Pour certains, leur part de responsabilité pèse plus lourd que d’autres. Tous ne sont que de passage. Cette mentalité se transmet d’un à l’autre. Cette organisation est l’œuvre d’une intelligence collective… et fait partie de la conscience de l’humanité. La conscience de l’humanité est responsable des bêtises et des souffrances inutiles et endémiques de l’humanité.

La foi personnelle de chacun a convaincu tout le monde que nous sommes tous impuissants face aux bêtises et aux souffrances inutiles et endémiques de l’humanité, qu’il est inutile de chercher à avoir une humanité cohérente et que chacun doit s’occuper de ses petites affaires.

Dirigeants et magistrats, vous posez un frein à une meilleure civilisation.

Comment devrions-nous tous réagir et nous comporter lorsque depuis notre petite enfance, nous voyons ces incohérences tordues à travers toutes les bêtises et les souffrances inutiles et endémiques dont on prend conscience durant toute notre vie, en plus d’en subir soi-même ? Il est insensé de se taire et de faire comme si de rien n’était, mais c’est ce que l’on a tous appris à faire au nom de la liberté de conscience et de la foi personnelle.

Lorsque nous étions enfants, nous étions impressionnés par l’intelligence des adultes à réaliser toute sorte de choses. Quelle déception de voir en prenant de l’expérience dans la vie de constater l’absence de concertation des adultes pour une vision axée sur la vie et sa réalité, pour une meilleure civilisation !

Quelle étrangeté de voir tous les travailleurs professionnels de l’occident acquiescer à cette liberté d’errer dans ce grave déni de réalité ! Ils sont plusieurs millions de travailleurs professionnels en occident. Ils sont des personnes très instruites, au-dessus de leurs affaires et très bien organisés. Ils sont tous sous la menace des arsenaux nucléaires. Par leur silence à ne pas réclamer un minimum de rigueur dans le raisonnement, ils envoient le message que c’est « normal ». Ils font de la liberté d’errer dans le déni de réalité, une acceptabilité, une normalité, un « standard ». Cette acceptabilité amène les gens à être convaincus qu’ils sont impuissants et non-responsables des bêtises et des souffrances inutiles et endémiques de l’humanité, qu’il est inutile d’essayer de chercher une solution et une meilleure cohérence chez les humains, qu’il est préférable de faire comme tout le monde, faire comme si de rien n’était, faire ses petites affaires, et chaque temps libre sera consacré à faire des loisirs qui nous apportent du plaisir. Voilà le sens de la vie qu’apprennent les enfants en regardant les adultes agir.

Des travailleurs professionnels qui se taisent et laissent les enfants s’invectiver dans ces organisations scolaires déficientes, c’est vraiment bête. Ce n’est pas à quoi les enfants s’attendent des adultes.